Jean-Louis Touraine

19 Fév

Etats généraux de la bioéthique : les premiers débats publics

Les lois de bioéthique ont pour objectifs de fixer les limites de l’intervention de la médecine sur le corps humain en garantissant le respect de la dignité de la personne et d’éviter toute forme d’exploitation dérivée de la médecine. Ces lois bénéficient d’une révision tous les 5 ans. Dès lors, des débats s’organisent en amont de la révision qui aura lieu à la fin de l’année 2018.  Dans ce cadre, je suis intervenu lundi dernier à Sciences Po Paris au cours d’un débat organisé conjointement par l’Institut d’Études Politiques et l’Espace éthique d’Ile de France.

Au cours de cet échange j’ai eu l’occasion de débattre avec :

- Juliette Faure, une étudiante de l’école doctorale de Sciences Po

- Jean-François Mattei, Ancien Ministre de la Santé

- Didier Sicard, Président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique

J’ai d’abord rappelé que les piliers de la bioéthique ont été rendus publics par la diffusion du Code de Nuremberg en 1947 puis au sein de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948. L’éthique est donc un droit fondamental et universel qu’il convient de protéger.

Aussi, l’objectif de ce débat a été de cerner les enjeux éthiques, politiques et sociétaux des innovations technologiques et notamment celles liées à l’Homme (intelligence artificielle, procréation, neurosciences, don d’organes, fin de vie).

Ensuite, Didier Sicard a rappelé qu’il ne faut pas faire de la bioéthique « une sorte de vision citoyenne sur laquelle l’Etat n’aurait plus à se pencher, à légiférer ».

A cette remarque, j’ai répondu qu’il faut savoir écouter l’opinion des citoyens tout en légiférant avec précaution sur l’évolution des biotechnologies.

D’ailleurs, un dossier du journal La Croix sur l’état de la société française vis-à-vis des questions de bioéthique paru le 3 janvier dernier était clair : 60% des Français souhaitent l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires ; 90% veulent légaliser le suicide assisté ou l’euthanasie. Selon moi, chaque progrès scientifique ouvre de nouvelles portes et c’est pourquoi chaque avancée médicale appliquée à l’Homme doit entrainer des réponses concrètes. Je vais poursuivre mon action parlementaire, à l’écoute des citoyens, pour faire évoluer ces problématiques.

Au cours de ce débat Jean-François Mattei a déclaré qu’il ne faut pas tomber dans l’économie de marché sur ces questions.

En effet, il n’en est pas question et j’ai pu souligner que cela ne sera jamais le cas car le principe à valeur constitutionnelle de non patrimonialité du corps humain est une véritable protection. Aussi, j’ai évoqué la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme, qui impose elle-aussi, le respect de la dignité du corps humain. J’ai par ailleurs signalé toute la prise de conscience éthique présente dans ma proposition de loi sur la fin de vie dans la dignité.

Enfin, Juliette Faure a conclu le débat en ouvrant sur la problématique « Comment gouverner le progrès ? »

Je pense qu’il faut trouver des réponses législatives éthiques et concrètes pour être en phase avec les avancées médicales appliquées à l’Homme

De nouvelles conférences vont avoir lieu, je ne manquerai pas de vous tenir informés de l’évolution de ces débats qui sont très importants cette année dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique. Les citoyens doivent être entendus, vous pouvez participer aux échanges ! 

Dernière modification le lundi, 26 février 2018 18:25
 

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