C’est un rapport particulièrement riche en enseignements, qui rassemble de nombreuses préconisations pour que le déploiement du service sanitaire puisse s’inscrire avec efficacité dans un ensemble de politiques publiques de prévention.
L’enjeu est de taille : la prévention, qui passe par la promotion de comportements favorables à la santé, est au cœur du défi de la santé publique aujourd’hui. Et ce, alors que les comportements à risque restent nombreux, notamment chez les jeunes et parmi les publics les plus fragiles.
Pourquoi un service sanitaire ?
S’inscrivant dans le cadre de la stratégie nationale de santé et dans la volonté du gouvernement de faire de la prévention et de la promotion de la santé une priorité, le service sanitaire va permettre de diffuser, sur l’ensemble du territoire, des interventions de prévention, conduites par l’ensemble des futurs professionnels de santé. Ces actions de prévention seront réalisées auprès de publics divers (auprès de scolaires, mais également dans les EHPAD, les établissements médico-sociaux ou les lieux de privation de liberté), notamment sur les thématiques de la vie affective et sexuelle, des addictions, de la nutrition et de la promotion de l’activité physique.
L’objectif de ce dispositif inédit en Europe est de lutter contre les inégalités territoriales et sociales en santé, tout en formant d’une manière pratique et concrète les étudiants.
L’université d’Angers a déjà innové en ce sens
En 2016-2017, les étudiants des filières de santé de l’Université d’Angers ont mené des actions de prévention dans un collège et dans un lycée de la ville. Il s’agissait pour eux de contribuer à la réduction des conduites à risques chez les adolescents, sur les différentes thématiques du tabagisme, de la consommation de drogues et d’alcool, ou de la sexualité.
Un agenda clair et réaliste pour la mise en œuvre du service sanitaire
Dès les tous prochains jours, des expérimentations vont être lancées (Angers, Clermont-Ferrand, Caen et Dunkerque), avant un déploiement à plus large échelle, à partir de ces expérimentations, pour les formations de kinésithérapie, maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie et soins infirmiers.
Ce déploiement progressif doit pouvoir aboutir à la généralisation du service sanitaire à toutes les formations en santé à la rentrée 2019. Il s’agira alors d’un module de trois mois, découplé en plusieurs temps :
- un temps de formation spécifique qui permettra aux étudiants d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à l’intervention
- un temps correspondant aux interventions en elles-mêmes (sous forme d’ateliers et projets)
- un temps, enfin, d’évaluation de ces actions, qui permettra aux étudiants d’échanger avec les référents du programme